L’acné, une maladie multifactorielle
L’acné est généralement la conséquence de causes multiples et variées qui s’additionnent. Il s’agit donc d’une maladie multifactorielle. Les causes les plus souvent retrouvées sont :
Les androgènes (hormones sexuelles masculines) jouent un rôle essentiel dans la survenue de l’acné. Ceci explique pourquoi, l’acné apparaît principalement lors de la puberté et chez les femmes adultes souffrant d’un déséquilibre hormonal (hyperandrogénie). Un excès de fixation d’androgènes se produirait au niveau des glandes sébacées induisant une peau grasse et la survenue de comédons.
Le rôle de l’alimentation a été longtemps ignoré. Cependant, des études récentes font état que les populations consommant peu de glucides (notamment peu de sucreries et de féculents) ne présentent pas d’acné [1]. Ce régime faible en sucre, induit des taux bas d’insuline et des taux élevé de rétinoïdes naturels. Une autre étude a montré que les jeunes atteints d’acné consommaient beaucoup plus de pâtes à tartiner au chocolat et aux noisettes, de bonbons, de gâteaux, de biscuits et de sodas, que les autres adolescents. D’autres études ont également établi que le lait qui est aliment riche en hormones et IGF (substance proche de l’insuline) [2] favorisait l’acné. Enfin, une observation fait état que les personnes acnéiques consomment moins de fruits et légumes que les autres (en moyenne 2 contre 4 par jour) [3].
Les désordres intestinaux ont également un rôle à jouer à cause de la dégradation de la flore et de la muqueuse intestinale (dysbiose) qui est fréquente dans la population générale à tous les âges. Elle produit une porosité (perméabilité) de l’intestin qui ne fait plus son travail de filtre et laisse entrer dans l’organisme les polluants, les toxiques, les métaux et les germes. Ce processus est aggravé par les troubles du transit et surtout les intolérances alimentaires (gluten, laitages, etc.).
Le stress entraîne une augmentation des hormones surrénaliennes : cortisol et adrénaline, qui induisent un excès de sébum au niveau de la peau. Il existe un « acné des examens » chez les étudiants. Le problème induit un cercle vicieux : le stress favorise l’acné, mais aussi l’acné par son retentissement psychologique (atteinte de l’image corporelle que l’on montre aux autres) entretient le stress.
Le tabac, améliore l’acné des jeunes, mais favorise l’acné chez les femmes adultes par son action anti-oestrogènique qui augmente la séborrhée [4].
L’usage de certains cosmétiques (savons, savons à barbe, désinfectants et crèmes grasses) peut boucher les canaux pileux et favoriser le développement de comédons. C’est pourquoi, il est préférable d’utiliser un savon acide, du lait de toilette et un rasoir électrique…
Les peaux épaisses seraient davantage sujettes à l’acné.
Le soleil améliore l’acné, mais il survient souvent un effet rebond important après l’exposition… C’est pourquoi une protection solaire s’impose en cas d’exposition.
La pollution qui agresse la peau et qui encrasse les pores cutanés, a aussi un effet sur l’acné comme les « boutons d’huile » retrouvés chez les mécaniciens… Certains ont évoqué la responsabilité de métaux lourds dont particulièrement le mercure.
Le fluor, les candidoses, une mauvaise oxygénation de la peau ont été aussi incriminés sans qu’aucune preuve n’ait été formellement reconnue.
Certains médicaments favorisent aussi la survenue d’acné : les hormones (cortisone, androgènes, contraceptifs de 3e génération…), les vitamines B12 et D à forte dose, le Rimifon (antituberculeux), des anti-épiletiques (phénobarbital, phénytoïne), des psychotropes (neuroleptiques, lithium, diazepam…) des immunosuppresseurs, des antiviraux inhibiteurs de protéase, des interférons…
Des maladies favorisent aussi l’acné comme la maladie de Cushing (hypercorticisme) et les ovaires polykystiques (hyperandrogénie).
Luc Bodin
[1] Impact Médecine 264 du 08/01/2009
[2] Impact Médecine 264 du 08/01/2009
[3] Piéto-Le Corvaisier CM : Cinq fruits et légumes par jour et acné ? Journées dermatologiques de Paris 2008. 9 au 13 décembre 2008
[4] Impact Médecine 264 du 08/01/2009
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