Les principes de l’épigénétique, une révolution en génétique

par | Oct 27, 2020

L’exemple des abeilles

L’exemple le plus évident de l’action des processus épigénétiques sur la constitution et la physiologie des individus se trouve chez les abeilles. En effet, une reine est au départ semblable à n’importe quelle autre abeille. Qu’est-ce qui va faire qu’elle évolue vers une reine et non une ouvrière ? C’est la nourriture qui va lui être fournie dans son enfance. Elle reçoit de la gelée royale ce qui va lui procurer une évolution différente des autres abeilles.

Les principes de l’épigénétique

       L’épigénétique montre que le style de vie et les événements (physiques et psychologiques) vécus par une personne sont capables de modifier l’expression de certains gènes c’est-à-dire de les ouvrir ou de les fermer avec tous les intermédiaires possibles entre ces deux extrêmes. Il ne s’agit pas d’une mutation qui remplacerait un gène par un autre. Il est question des gènes actifs et inactifs présents dans notre génome. 

Les gènes s’ouvrent ou se ferment selon notre mode de vie, nos émotions et nos vécus.

      De nombreuses études corroborent que les mécanismes épigénétiques sont permanents au cours de notre vie. Ceci constitue une donnée révolutionnaire. Car, la médecine considérait jusque-là que nos gènes étaient immuables et que rien ne pouvait les changer, mis à part des mutations nuisibles comme produites par un rayonnement radioactif…. Encore un dogme qui s’effondre !

Les recherches ont démontré que loin d’être un phénomène marginal, les processus épigénétiques sont fréquents. Ils seraient  à l’origine de l’adaptation de la race humaine à son environnement, mais aussi de la survenue de nombreuses maladies, voire aussi du vieillissement.


L’épigénétique au secours de l’évolution de l’homme

      Des phénomènes épigénétiques sont intervenus dans l’évolution de l’homme par exemple pour son adaptation à l’altitude. Les chercheurs ont repéré que la non-expression du gène PDP2 était à l’origine du Mal des Montagnes. Mais, les Ethiopiens vivant sur des plateaux situés à 3600 mètres d’altitude, présentent au contraire une forte expression de ce gène. Selon les chercheurs, ce phénomène est la conséquence d’une adaptation évolutive. Il y a fort à parier qu’il s’agit d’un phénomène épigénétique ce qui doit nous rappeler que toutes ces modifications génétiques sont héréditaires, c’est-à-dire qu’elles sont transmises aux descendantsles modifications utiles comme les nuisibles.

Luc Bodin

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