Une flore intestinale très variée
La flore intestinale appelée aussi « microbiote intestinal », est constituée de milliers de milliards de germes de natures différentes (clostridium, eubacterium, bactéroides, bifidobactérium, etc.). Cette variété est importante parce que chacune a un rôle à jouer notamment sur la digestion des aliments, les défenses immunitaires, la fabrication de vitamines et bien d’autres activités que la recherche découvre peu à peu.
« Avec plus de 100 milliards de micro-organismes par gramme de matières fécales, le microbiote intestinal est l’écosystème le plus dense de la surface de la Terre. Et ce microbiote a un énorme potentiel, puisqu’il contient 150 fois plus de gènes que le génome humain » (1).
Le mode de vie, le stress, l’alimentation, l’environnement, les infections, l’hygiène et la prise de médicaments modifient notre écosystème intestinal. Celui-ci tend tout de même à se ré-équilibrer avec le temps, si les désordres ne sont pas trop marqués et s’il demeure les souches microbiennes essentielles.
Les conséquences d’un déséquilibre de la flore sur la santé
Ce fut le Dr Jean Seignalet qui évoqua le premier, le rôle important des désordres de la flore intestinale dans la genèse de maladies.
Par quel processus ? Tout commence par une dégradation du microbiote. La muqueuse intestinale n’étant plus protégée commence à s’enflammer et devient poreuse. Cette hyperperméabilité intestinale (dysbiose) est responsable de la plupart des maladies de l’intestin mais aussi de l’entrée dans l’organisme de polluants et de germes provenant du bol alimentaire. Ceux-ci favorisent survenue de réactivations infectieuses et de l’encrassement de l’organisme… qui sont à l’origine de nombreuses pathologies comme des maladies auto-immunes, des maladies neuro-dégénératives, etc.
Des recherches ont mis en évidence que des modifications dans la constitution de la flore intestinale pouvaient induire une prise de poids. Une « greffe » du microbiote provenant d’une personne de poids normal à une autre en surpoids, aidait cette dernière à perdre son embonpoint.
Il a été aussi noté qu’un microbiote déséquilibré pouvait favoriser la survenue de diabète de type 2, voire d’une mauvaise régénérescence des neurones du cerveau sans parler de désordres psychologiques, hépatiques et cutanés et de vieillissement prématuré. Le microbiote intestinal n’a donc pas fini de nous surprendre.
En attendant, pour notre santé, il est important de maintenir une flore intestinale équilibrée avec une alimentation saine et un mode de vie harmonieux. Une prise de probiotiques est aussi conseillé de manière itérative, mais aussi à la suite d’une infection, d’une prise de médicament ou d’une période de stress.
Un petit protocole
Un petit protocole peut être mis en place régulièrement, notamment en cas d’apparition de problèmes intestinaux:
– Un probiotique le matin (vendu en pharmacie)… Chaque prise doit comporter environ 10 milliards de germes pour être efficace (indiqué sur la boite). Ne pas hésiter à changer de marque de probiotiques à chaque renouvellement parce que chacune a une composition de germes différente. Or, ne sachant pas – a priori – quels sont les germes déficitaires, cette diversité en apportant des germes variés, aura plus de chance de suppléer les déficits de la flore.
– Un verre d’eau argileuse au coucher. Mettre une cuillère à soupe d’argile verte (vendue en pharmacie) dans un verre d’eau de source. Laisser reposer pendant au moins une heure et boire l’eau (et non l’argile) au coucher.
Si ce protocole – associé à une alimentation saine – ne suffit pas après un ou deux mois ou s’il y a une aggravation, une consultation médicale s’impose pour en rechercher la cause en premier lieu une intolérance alimentaire.
Luc Bodin
(1) Pr Harry Sokol (Paris) Quotidien du médecin du 06/02/2017 : « Le microbiote intestinal, un organe à part entière » du Dr Isabelle Hoppenot.