L’insuffisance veineuse n’est pas un trouble passager, mais une maladie
L‘insuffisance veineuse constitue une « maladie » qui évolue progressivement vers l’aggravation tout au long de la vie. Il convient de réagir des premiers symptômes.
La prise de phlébotoniques (veinotoniques), de plantes et de nutriments permet de gérer et de limiter cette évolution. le port d’une contention (bas de contention) ne constitue pas une solution dans un premier temps, sauf situation exceptionnelle.
La pathologie commence par une simple dilatation veineuse liée à la chaleur, au port de poids, à la constipation, au surpoids, aux grossesses, au piétinement, etc.
Le port d’une contention (chaussette, bas ou collant de contention) doit être réfléchie selon les circonstances et le stade évolutif de la maladie veineuse.
Au premier stade de l’insuffisance veineuse : pas de contention sauf exception
Dans le premier temps de l’insuffisance veineuse, la dilatation est réversible en prenant des veinotoniques ou autres.
Durant cette période, le port de contention est déconseillé, parce qu’il affaiblit les muscles des parois veineuses. En effet, la contention remplace leur action. Ceux-ci ne travaillant plus, vont fondre comme tout muscle non sollicité. Le résultat est que la contention favorise la dilatation veineuse lorsqu’elle sera abandonnée… ce qui aggravera la situation.
Au premier stade de la maladie, il est préférable de se tourner vers des remèdes tonifiant les parois veineuses.
Mais le problème est que ces remèdes ne sont pas remboursés par l’assurance maladie contrairement aux bas de contention (sur ordonnance), raison pour laquelle de nombreuses femmes se tournent vers cette solution prescrite par leur médecin traitant.
Il faut savoir que les antalgiques et les anti-inflammatoires soulagent les douleurs de jambes et qu’ils sont remboursés… mais ils ne traitent pas l’insuffisance veineuse, c’est-à-dire ne freinent pas son évolution.
A ce stade, la contention est tout de même tolérée dans des circonstances particulières et transitoires comme les voyages en avion, les stations debout et les piétinements exceptionnels. Il faut noter que l’aspect esthétique des chaussettes, des bas et des collants de contention a beaucoup évolué ces dernières décennies, les rendant souvent indiscernables des bas et collants habituels.
Au stade suivant, la contention doit demeurer limitée
Avec le temps des varicosités, puis des varices apparaissent. Elles sont dues à des ruptures de fibres musculaires et élastiques dans des parois veineuses.
Le traitement précédent doit tout de même être poursuivi, afin d’agir sur les parois des veines encore intactes.
Quant aux zones lésées, elles peuvent bénéficier de scléroses par un médecin phlébologue. Cependant, la contention n’est pas utile (ou doit être bien réfléchie) à ce stade pour les mêmes raisons que précédemment sauf les exceptions indiquées.
A un stade avancé de l’insuffisance veineuse
A un stade de plus, les varices deviennent plus nombreuses et plus étendues. Une intervention chirurgicale peut être alors indiquée si – et seulement si – le réseau veineux profond est sain.
Sinon, le geste chirurgical est inutile et une contention veineuse permanente est nécessaire. Elle constitue à ce moment-là, la seule alternative à l’intervention (notamment quand une intervention chirurgicale est contre-indiquée à cause de l’état général de la personne malade).
De même, en cas d’ulcère de jambe ou de phlébite de jambe, une contention veineuse est indispensable.
Au total
Ainsi la contention veineuse n’est pas une bonne chose dans les premiers stades de la maladie veineuse, sauf dans des circonstances particulières et temporaires. Mais elle devient indispensable à un stade évolué de la maladie lorsque la solution chirurgicale n’est plus envisageable.
Luc Bodin
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