Les MAI, une origine mal déterminée
L’origine des maladies auto-immunes (MAI) est encore difficile à détermner. Plusieurs hypothèses sont avancées. Elles peuvent d’ailleurs se compléter les unes les autres.
- Piste génétique
La médecine moderne s’oriente surtout vers la piste génétique, très à la mode actuellement. Mais sont-ce des problèmes génétiques ou épigénétiques ? - Piste du système HLA
Une autre piste souvent retrouvée se tourne vers des anomalies du système HLA (antigènes situés sur les tissus). Par exemple, la présence du HLA B27 est un facteur de risque de spondylarthrite ankylosante. Mais en fait, ce ne sont que des prédispositions. Car leur présence n’est pas synonyme obligatoirement de la survenue d’une MAI au cours de la vie. - La piste intestinale
Le Dr Jean Seignalet a indiqué une autre origine possible aux MAI : les troubles d’absorption au niveau de l’intestin grêle dû à une perméabilité excessive (hyperperméabilité du grêle – dysbiose) de sa muqueuse. Il en découle une entrée massive de polluants et de toxiques en tout genre (qui induisent une acidose de l’organisme). Ces produits vont alors produire une intoxication générale de l’organisme possiblement responsable de diverses maladies.
Évidemment, tout ce qui dégrade l’intestin pourrait ainsi favoriser la survenue d’une MAI : le stress, l’abus de médicaments (antibiotiques, anti-inflammatoires, cortisone…), les toxiques (mercure, plomb, aluminium…), une alimentation irritante et polluée, les radiations…
- La piste toxique
Une autre possibilité qui complète la précédente est que certains toxiques (surtout les métaux lourds : plomb, mercure… aluminium) possèderaient des structures moléculaires proches de structures tissulaires. L’organisme créera dans un premier temps, des anticorps contre ces toxiques ; et par la suite, prendra les tissus de même structure pour cibles et les attaquera à leur tour… créant ainsi des auto-anticorps. - La piste médicamenteuse
Dans le même esprit, les médicaments (β-bloquants, anti-hypertenseurs, anti-épileptiques) et les vaccins pourraient induire des MAI, en trompant l’organisme avec des molécules ou des fragments de virus ou de bactéries semblables à certaines substances présentes dans l’organisme, ce qui conduirait aussi à la formation d’auto-anticorps ou à la stimulation de gènes endormis. - La piste infectieuse
Une autre piste très prometteuse est la piste infectieuse. En effet, tous les jours de nombreux germes attaquent notre organisme. Ils passent la muqueuse intestinale lorsque le grêle est perméable. Le système immunitaire répond en induisant des anticorps et des lymphocytes pour éliminer les importuns. Mais il arrive que certains germes perdurent ou se réactivent ultérieurement. Ils peuvent aussi se localiser dans des endroits anormaux comme le chlamydia pneumoniae au niveau du cerveau. Il interviendrait alors (possiblement) dans la survenue de la maladie d’Alzheimer.
Mais on connaît aussi de nombreux germes pouvant le faire pour d’autres maladies comme les germes : yersinia brucella ou klebsiella pneumonia pour la spondylarthrite ankylosante. Ces infections chroniques souvent silencieuses vont faire déraper puis épuiser le système immunitaire, mais aussi comme pour les toxiques précédemment décrits, elles vont tromper l’organisme et favoriser le développement de certains auto-anticorps. - Le stress
Le stress est un facteur fortement suspecté de favoriser la survenue de MAI. Cela semble logique lorsque l’on connaît les implications du stress sur le système immunitaire (via le système hormonal). Dans le même ordre d’idée, la dépression induit une exacerbation de l’auto-immunité naturelle.
Ainsi, l’origine des MAI demeure bien mystérieuse. Il est possible aussi qu’elles n’aient pas toutes la même cause, rendant les choses encore plus compliquées.
Luc Bodin