Les 6 règles de vie selon Hildegarde de Bingen
Hildegarde de Bingen (1098 – 1179) était religieuse allemande qui vécut au milieu du moyen âge. Tous les grands de l’époque, rois et empereurs, sont venus la consulter. Elle fut un précurseur de ce que sera notre médecine de… demain. Elle a développé en son temps la médecine holistique, c’est-à-dire la médecine de l’homme pris dans sa globalité.
Elle énonce tout d’abord les six règles de vie, qui sont une sorte d’abrégé de l’art de guérir ( « Hildegarde de Bingen – Prévention et Guérison des maladies » de wilghard Strehlow – éditions Dangles) :
– Donner la priorité aux remèdes naturels. La création contient des subtilités secrètes (forces de guérison) qui ne peuvent être connues que par révélation divine.
– Les remèdes sont indissociables du régime alimentaire.
– S’accorder suffisamment de repos et de mouvement pour éviter le plus possible le stress. Car le stress est un facteur de perte d’efficacité dans l’action.
– Équilibrer les heures de sommeil et de veille, parce qu’un tel équilibre est facteur de régénération de tout l’organisme (système nerveux, articulations, muscles).
– Veiller à bien éliminer les humeurs viciées, sinon elles se développeront dans le sang et dans le tissu conjonctif.
– S’efforcer de purifier l’âme en transformant les facteurs entraînant la maladie (les vices) en forces de guérison (les vertus).
Les maladies sont liées à une séparation avec Dieu
Pour Hildegarde,les maladies sont dues à la séparation avec Dieu, c’est-à-dire la séparation avec les énergies de vie. Recouvrir la santé exige par conséquent, d’abolir l’état d’isolement et de rétablir son état de « sainteté ». Le mal n’est que la séparation d’avec l’ordre divin, de sorte que le rétablissement de la santé en l’homme nécessite forcément le concours de Dieu.
Pour elle, l’homme est au centre du cosmos : « Au centre de la trame du monde se tient l’homme. Petit par sa taille, il est néanmoins rendu puissant au contact des forces de son âme. La tête dirigée vers le haut, les pieds reposant sur la terre ferme, il est capable de mettre en mouvement les choses d’en haut, comme les choses d’en bas…Ô homme, regarde l’homme ! En lui se trouve réunis le ciel et la terre, tout ce qui a été créé demeure caché en lui ».
Cette présentation de l’homme dans l’univers n’est pas sans rappeler celle des chinois dans leur médecine traditionnelle. En plus de ses nombreux écrits, Hildegarde a réalisé des œuvres musicales mélodieuses et de nombreuses peintures admirables proches des mandalas tibétains.
En ce qui concernait le cancer, Hildegarde conseillait l’adoption rapide d’un régime à base d’épeautre, de fruits et de légumes ; mais aussi la pratique de saignée pour alléger l’organisme des poisons qu’il transporte (les cancérigènes ?) et enfin de suivre une psychothérapie qui vise à « stimuler les forces curatives de l’âme ».
Trois remède souverains selon Hildegarde
Elle utilisait trois remèdes souverains :
- un élixir de lentilles d’eau à base de poivre blanc, cannelle, gingembre, fenouil, sauge, moutarde, lentille d’eau et miel, pour la stimulation des défenses.
- L’anguillan, c’est-à-dire du foie d’anguille, mélangé avec du miel, du vin, du vinaigre, du poivre, du gingembre… pour lutter contre le cancer et ses métastases.
- L’achillée pour favoriser la bonne cicatrisation après une chirurgie (ou une radiothérapie) et éviter les infections.
Son traitement du cancer était proche des traitements actuels : régime alimentaire, lutte contre la tumeur et la survenue de métastases, stimulation du système immunitaire, élimination des toxines, psychothérapie avec ouverture spirituel et retour vers Dieu.
Luc Bodin