Doit-on nécessairement passer par la souffrance
pour apprendre les leçons de la vie ?
A quoi sert la souffrance ?
La souffrance de l’être peut être comparée à une douleur articulaire. Lorsqu’elle se manifeste, elle indique à la personne qu’il lui faut arrêter ses activités, se modérer, voire se reposer… Bref la douleur indique qu’il faut modifier ses activités pour ne plus solliciter autant l’articulation et ainsi trouver l’apaisement…. mais aussi lui permettre de récupérer.
L’être humain n’est pas fait pour souffrir. Il est conçu pour vivre dans la paix et l‘amour... en suivant son chemin de vie.
Lorsque survient une souffrance à la suite d’un choc émotionnel, d’un conflit, d’une dévalorisation, d’une situation difficile ou autre… elle indique à la personne qu’elle est sortie de sa route, de son intégrité, c’est-à-dire de la voie de son être... parce qu’à la suite de certaines décisions qu’elle a réalisées (réaction égoïste, pensées négatives…), elle a pris une mauvaise route... C’est ainsi qu’en réagissant par des émotions/pensées/actions négatives comme la jalousie, la rancœur, la rancune, l’agressivité… nous sortons de notre route et que nous sommes malheureux… Nous sommes dans la souffrance.
La souffrance est là pour nous prévenir que nous ne sommes plus dans les attentes de notre être et qu’il faut changer d’attitude pour retrouver notre alignement et notre chemin de vie… C’est en suivant notre être/cœur que nous sommes heureux, lorsque nous nous en écartons, la souffrance apparait comme un signal avertisseur que nous sommes parti(e) dans une mauvaise direction.
La leçon est-elle mieux apprise en passant par la souffrance ?
Lorsque nous avons un choix à faire, nous pouvons prendre le chemin dicté par :
– notre cœur, c’est-à-dire de notre être… ce qui nous rendra bien et heureux.
– nos émotions négatives (jalousie, vengeance, rancune, etc.), nos désirs cachés (domination, richesse, honneur, sexualité, etc.) ou encore notre ego en pensant que nous serons satisfaits… que nous serons heureux. Mais si nous observons bien le fond de notre être, nous ressentons de la tristesse, de l’insatisfaction, de la culpabilité, de la souffrance... Si nous sommes assez franc avec nous-même, nous décidons alors de changer, de modifier notre décision pour suivre celle dictée par nous cœur… en retrouver le bonheur. La vie nous ainsi donner une leçon qui nous a fait grandir.
Mais au final, quelle orientation a été la mieux intégrée (apprise) dans notre conscience ? Celle qui nous a dirigé directement vers la lumière ou celle qui nous a fait passer par la souffrance avant de revenir à la lumière ? En d’autres termes, nous rappelons-nous mieux de nos mauvais choix ou de nos bons choix ?
Au niveau de la psychologie humaine, ce sont les épreuves qui sont le mieux intégrées dans notre esprit. Par exemple, si vous organisez une soirée, de nombreux invités vont venir vous complimenter, mais il suffit qu’une seule personne vous fasse un commentaire désagréable pour que vous ne pensiez plus qu’à elle… ce qui vous gâche complètement le plaisir de votre soirée… et pourtant ce n’était qu’une simple – une seule – réflexion négative, que vous pourriez considérer comme négligeable comparativement à tous les compliments que vous avez reçus. Les psychologues expliquent ce comportement comme étant un mécanisme ancestral, où autrefois, les êtres humains devaient se rappeler des situations dangereuses pour les éviter dans le futur… ce qui pouvait sauver leur vie.
Quoi qu’il en soit, si nous reprenons notre exemple précédent… si à l’avenir, le même choix se renouvelle, comment réagirons-nous :
– Si nous avions suivi la mauvaise solution la première fois, le souvenir nous en reviendra vite en mémoire. Il est probable alors que nous prendrons d’emblée le chemin de notre cœur.
– Mais si nous avions choisi la bonne solution la première fois, nous en rappellerons-nous ? Car lorsque nous sommes bien et heureux, nous avons tendance à trouver cela normal voire banal... et nous oublions vite... alors que les périodes difficiles de notre existence, nous nous les rappelons fort bien ! Alors si le même choix réapparaissait, il est possible que nous reposions la même question : quelle décision prendre ? Ce qui indiquerait que nous n’avons pas enregistré la leçon précédente.
Il semble que – d’une manière générale – les leçons apprises par la souffrance soient plus facilement retenues que celles issues de la joie et du bonheur. Il est vrai cependant, que quelque fois nous avons besoin de rejouer la scène à plusieurs reprises pour l’intégrer comme ces personnes qui choisissent toujours le même genre de partenaire qui va les rendre malheureuses… avant de comprendre et de changer. Nous avons souvent la tête dure et il nous faut la cogner plusieurs fois pour comprendre.
Quoi qu’il en soit, lorsque nous nous appliquons à vivre dans la lumière et à suivre les choix dictés par notre cœur, nous finissons par constater que nous sommes bien et heureux… Si bien, que cela devient notre manière de vivre… sans avoir à passer par la souffrance.
La tolérance
Dans nos vies passées, nous avons dû expérimenter maintes fois l’ombre (et la souffrance) avant de revenir dans la lumière… ce qui nous a fait avancer et évoluer. Aussi convient-il d’avoir une grande tolérance pour les personnes qui font le choix de l’ombre durant cette vie… Elles sont comme nous avons été. Elles expérimentent et apprennent.
Luc Bodin