Une histoire de poissons et de chasseurs sous-marins
Lors de mon premier séjour polynésien qui remonte à 1983, je nageais avec mon masque et mon tuba parmi des milliers poissons chamarrés aux formes incroyables, des raies mantas et des tortues. C’était un spectacle merveilleux dont je ne me lassais pas. Je passais des heures dans l’eau, à observer cette faune extraordinaire qui me frôlait, qui passait entre mes jambes, qui nageait tranquillement autour de moi. Un sentiment de quiétude et de paix régnait sans que je puisse mieux le définir.
Mais, de temps en temps, tous les poissons disparaissaient comme par enchantement et je me retrouvais seul à nager dans l’eau turquoise du lagon.
Les premières fois que ce phénomène survint, je ne compris pas ce qui se passait jusqu’au moment (une ou deux minutes plus tard) où je voyais arriver un plongeur avec son fusil sous-marin qui était en train de chasser.
Ce phénomène me laissa pantois. Les poissons avait senti l’arrivée de cet homme et surtout la menace qu’il représentait pour eux. Ils s’étaient aussitôt enfuis ou cachés parmi les coraux. Ensuite, quelques minutes après le passage du plongeur, les poissons revenaient auprès de moi comme auparavant.
Bien que le plongeur et moi, étions tous deux des humains, les poissons avaient très bien fait la différence entre ma présence amicale et l’arrivée du plongeur prédateur.
Que conclure de cette expérience ?
Pour ma part, je considère que cette histoire constitue une preuve que :
- notre pensée (et sa nature) irradie autour de nous.
- notre pensée est parfaitement perçue par le monde animal qui modifie aussitôt son comportement en conséquence.
- nous pouvons même considérer que notre pensée est perçue par tout notre environnement qui réagit à notre égard en fonction de sa nature (amicale ou non). Il est donc important de porter attention à nos pensées si nous désirons vivre en harmonie avec ce qui nous environne.
Luc Bodin
PS : A cette époque (1983), je nageais parmi des milliers de poissons issus de nombreuses variétés. Lorsque je revins en Polynésie trente cinq ans plus tard, j’estime que 80 à 90 % d’entre eux ont disparu, même dans des îles éloignées de Tahiti (sans commentaire).